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13/02/2011

Un parti de gauche au Québec: une anomalie politique ? Publié dans Le Devoir, 31 janvier 2011

Québec solidaire est né le 5 février 2006 de la fusion de l’Union des forces progressistes (UFP) -un rassemblement politique de petits partis de gauche créé en 2002 autour d’Amir Khadir- et d’Option citoyenne, un mouvement politique née en 2004, à l’initiative de militantes féministes, dont Françoise David.

 

L’émergence de ce parti sur la scène politique québécoise, de même que sa trajectoire depuis sa fondation est particulièrement intrigante.

 

Rappelons le contexte général de sa naissance. Depuis le début du nouveau millénaire, les démocraties libérales, Québec inclut, connaissent une « crise » de la représentation politique qui se traduit notamment par une perte de légitimité des partis politiques et de leurs représentants. De plus, « la gauche » (en particulier européenne) est en pleine remise en question, et n’en finit plus de se chercher une identité rassembleuse, entre l’extrême-gauche, qui semble avoir trouvé un second souffle, et les partis sociaux-démocrates tentés par le social libéralisme. Devant l’inertie des acteurs politiques traditionnels, les mouvements sociaux réinvestissent le terrain de la contestation sociale et de l’opposition aux politiques néolibérales. Bref, un contexte où la création d’un parti autoproclamé de gauche peut apparaître incongru.

 

D’autant plus qu’au Québec, l’émergence d’un tel parti apparaît aux premiers abords comme une anomalie. En effet, la gauche partisane n’a jamais été particulièrement bien établie au niveau provincial. La raison principale généralement évoquée est que la question sociale, à la base de la création des partis de gauche, a été articulée à la question nationale et entièrement dépendante de celle-ci. Autrement dit, au Québec, l’identité politique de gauche s’est longtemps superposée à l’identité politique nationale. Le Parti québécois a réussi durant presque 50 ans à créer un monopole de la représentation sur ces deux enjeux.

 

Ce double monopole a été remis fondamentalement en question en 2006, avec la création de Québec solidaire. Ce point tournant dans l’histoire politique du Québec constitue aujourd’hui une « nouvelle donne »,  qui a modifié certaines dynamiques et avec lesquelles tout le monde doit compter, les électeurs comme les autres partis politiques. Revenons sur cette trajectoire récente.

 

Québec solidaire s’est créé en partie contre le PQ et ses politiques jugées insatisfaisantes sur le plan social. Les deux chefs de Québec solidaire espéraient créer un rapport de force suffisant pour obliger celui-ci à se positionner sur certains enjeux, jugés laissés-pour-compte. Cette stratégie a semblé fonctionner dans un premier temps. Rappelons-nous de la création du club politique de gauche SPQ Libre au sein du PQ et du programme politique qui a suivi, unanimement acclamé comme « un virage à gauche » pour le parti. Nous en sommes bien loin aujourd’hui : le SPQ Libre a été dissout et le PQ s’est acoquiné avec la richesse individuelle (colloque de mai 2010).

 

Les bénéfices de la création de Québec solidaire sur la vie politique se jouent sur un autre plan.

 

QS est avant tout une innovation politique, qui profite aux militants, mais également à l’ensemble des acteurs politiques. Plusieurs éléments, dans le fonctionnement de QS, dérangent le fonctionnement jugé « normal » de notre système démocratique et rendent perplexes les observateurs  : le principe de parité dans la présence des candidats et candidates aux élections (il faut que ce soit le meilleur candidat, peu importe son sexe), la parité à la tête du parti (mais où est le vrai chef qui décide ?), le fonctionnement plus horizontal de l’organisation où les militant-e-s prennent le temps de débattre et d’apprendre, remettant en question la notion d’efficacité démocratique (à propos de la souveraineté, à propos du féminisme, à propos des enjeux environnementaux par exemple) et entraînant des réactions outrées des journalistes (quand même, ne pas savoir si on est pour ou contre la souveraineté, ça n’a pas d’allure, on est au Québec, il faut se positionner ! ou encore Trois jours pour choisir un logo…franchement, est-ce bien nécessaire toutes ces discussions?). La délibération au sein du parti est certes limitée par l’application du Code Morin, mais elle demeure au cœur des préoccupations des militant-e-s et une des raisons pour laquelle les personnes ont adhéré à QS (dont les jeunes). On peut raisonnablement supposer que ces pratiques politiques différentes amènent progressivement les autres joueurs politiques à se questionner, se positionner et, finalement, modifier leur conception d’une « bonne » démocratie.

 

La présence de Québec solidaire modifie également les dynamiques politiques locales. Bien implanté dans les milieux militants locaux (et pas uniquement dans la République du Plateau), QS est un nouvel allié des luttes sociales et environnementales, sur lequel les acteurs communautaires et syndicaux peuvent compter. Il offre une structure de réflexion et un service de recherche très efficace, il peut agir comme une courroie de transmission de certaines idées, identités et intérêts à l’Assemblée nationale (depuis peu, mais il le fait avec beaucoup de professionnalisme) et il jouit d’une visibilité médiatique supérieure à celle que peuvent avoir les groupes. Évidemment, de multiples tensions existent avec ce nouveau joueur politique (faut-il s’en méfier ?), mais QS assure une nouvelle médiation pour les électeurs et militants de gauche dans la vie politique qui est loin d’être anecdotique.

 

En cinq ans, Québec solidaire s’est construit une « niche » politique intéressante. Il est passé d’un statut de parti en dehors du jeu institutionnel (où tous les coups étaient permis ou presque) à un parti dans le jeu institutionnel où certains comportements sont jugés déviants (en particulier pour son chef parlementaire). Il apporte, ce faisant, un vent de fraicheur aux pratiques de nos représentants politiques.

 

Et si sa présence était plutôt le signe de notre maturité politique ?

Dakar-Le Caire- Tunis: même combat ? Le Forum social mondial et les processus de mobilisation politique

70 000 personnes ont défilé le 6 février dernier dans les rues de Dakar pour la marche d’ouverture du Forum social mondial (FSM). Par la suite, et jusqu’au 11 février, plusieurs dizaines de milliers de participants ont circulé sur le campus de l’Université Cheikh Anta Diop à la recherche d’un atelier, d’une conférence ou d’une manifestation afin de penser et construire un monde différent, plus juste, solidaire et démocratique.

 

Parallèlement, les soulèvements populaires en Égypte ont mobilisé l’attention médiatique. Ces mobilisations faisaient suite à la « révolution de Jasmin » en Tunisie, et suscitent de nombreuses aspirations au changement dans d’autres pays de la région. Les peuples descendent dans la rue pour braver le pouvoir autoritaire des gouvernements en place depuis des décennies. Doit-on voir dans ces deux séries d’événements plus qu’un parallèle ?

 

Haro sur les forums sociaux

Plusieurs voix se sont élevées cette semaine au sein du FSM pour déplorer le manque de liens concrets entre les mouvements récents de contestation en Égypte et en Tunisie, ou même encore en Grèce et en France ces derniers mois, et les rencontres des acteurs sociaux du type du FSM à Dakar. La critique est telle qu’elle a pu remettre en question la pertinence de tenir des événements comme celui-ci. Si le FSM n’est pas capable d’être à l’avant-garde de la protestation mondiale des peuples, mieux vaudrait diriger les énergies ailleurs ou, au moins, travailler à le transformer.

 

Ce discours est récurrent au sein des processus des forums sociaux mondiaux, depuis le premier tenu en 2001 à Porto Alegre (Brésil), jusqu’à aujourd’hui. C’est le discours de ceux qui pensent que l’horizontalité, la diversité et l’ouverture c’est bien, mais pas trop longtemps parce que ce n’est pas efficace ; ceux qui rêvent de l’alignement des multiples composantes de la mouvance altermondialiste derrière un programme unique et claire ; ceux qui voudraient que le FSM laisse la place à une Cinquième internationale avec ses leaders charismatiques et sa nouvelle doxa. Nous aimerions ici questionner cette perspective, minoritaire et européenne d’ailleurs.

 

Il est vrai qu’il n’y a pas de lien direct et clairement établi entre le FSM et l’embrasement des peuples d’Afrique du Nord et du Moyen Orient. Les soulèvements tunisien et égyptien sont avant tout une affaire interne, qui répond à des dynamiques politiques propres aux pays concernés. Ce ne sont pas des révolutions altermondialistes. Ceci dit, il ne faut pas non plus croire que ces mobilisations résultent d’une éruption spontanée détachée du contexte global de la mondialisation et de sa contestation. En fait, il nous apparaît un peu abrupte de dire qu’il n’y a pas de lien entre ces deux formes de mobilisation politique.

 

C’est une question qu’il faudrait vérifier auprès des acteurs égyptiens et tunisiens. Qui nous dit que ces mouvements ne sont pas liés à des organisations elles-mêmes impliquées dans la mouvance altermondialistes ? De plus, suite à notre expérience durant ce FSM 2011 et ses éditions précédentes, il nous apparaît assez évident que cet espace n’a pas de frontières et qu’il génère des idées, des analyses, des discours qui continuent d’exister après le forum et qui sont à la disposition de tous, créant ainsi climat général où exercer son esprit critique et oser penser le changement redeviennent légitimes. Revenons sur ces deux aspects.

 

Un espace sans frontières

Le forum n’appartient à personne et, à la condition d’accepter les principes de base énoncés dans sa Charte, tout le monde y est bienvenue, sans restriction aucune. À Dakar, le forum fut très largement ouvert, il n’y avait pas de contrôle à l’entrée et finalement tout le monde pouvait assister aux conférences, ateliers et évènements gratuitement. Bien sûr, encore fallait-il avoir les moyens de se rendre dans la capitale sénégalaise. De ce point de vue, il est évident que la participation des populations africaines, présentent d’ailleurs en très grand nombre à Dakar, était plus facile, tout comme celle des Européens géographiquement plus proches.

 

Afin de stimuler encore plus l’accessibilité du forum par-delà les frontières, l’initiative «Dakar étendu» a été mise en place, qui rendait le FSM accessible à tous, via le web, en temps réel, durant les conférences. Certes des questions techniques liées à la connectivité ont parfois limité les activités, mais plusieurs ateliers d’importance se sont tenues via Internet et ont permis de rejoindre du monde partout sur la planète. À titre d’exemple, pour le seul cas de la France, plus de 70 événements locaux se sont tenus durant le FSM de Dakar et en lien avec lui.

 

Par ailleurs, à côté du FSM, nous assistons à une multiplication des forums sociaux à toutes les échelles d’action (régionales, continentales, nationales, locales, par quartier). Depuis le début des années 2000, des forums sociaux se sont tenus partout dans la région, en Afrique, dans les pays du Maghreb, au Moyen Orient. Il n’y a pas de propriété intellectuelle sur les forums sociaux, nous pouvons les considérer comme des biens publics et chacun peut en reprendre la formule pour le répliquer dans son environnement afin de stimuler la participation et le dynamisme des mouvements sociaux.

 

Un générateur d’analyse et de discours alternatifs 

Le FSM a permis de développer une compréhension très approfondie du contexte de mondialisation dans lequel évoluent les sociétés depuis près de 30 ans, de prendre conscience des crises qui se manifestent aujourd’hui et d’élaborer des stratégies de changement social afin d’y faire face. À titre d’exemple, les mécanismes pervers qui ont conduit à la crise financière de 2008 ont été mis à nu depuis plusieurs années au sein des forums sociaux, avant même que la crise ne survienne au cœur du capitalisme mondial. Cela rend les propositions de stratégie de sortie de crise d’autant plus pertinentes que cela fait longtemps que certaines organisations de la société civile travaillent sur des pistes de solution (Taxe Tobin sur les transactions financière, abolition des paradis fiscaux…).

 

Par ailleurs, à Dakar, toute une réflexion sur la question des liens intrinsèques entre la modernité à l’européenne (ou à l’américaine) et le colonialisme, et la nécessité de sortir de cette dualité pour pouvoir développer de réelles alternatives fut largement discutée. L’analyse des crises actuelles conduit à les interpréter plus globalement comme une «crise de civilisation». Cette analyse, qui est née dans les Amériques portée par les mouvements autochtones et qui s’appuie sur les notions du bien-vivre (et non du bien-être), des biens communs, de la justice climatique, du respect de la diversité, et qui prolonge la réflexion sur les articulations multiples et possibles entre mouvements sociaux et partis politiques, a trouvé un écho à Dakar.

 

Bien sûr si on mettait bout à bout toutes les propositions mises de l’avant dans chacun des 1000 ateliers qui se sont tenus au FSM 2011, on verrait qu’il n’y a pas de cohérence entre les diverses propositions. Il n’y a pas d’unité programmatique ou d’idéologie partagée comme dirait les tenants d’un FSM qui serait le fer de lance du mouvement révolutionnaire mondial. Certaines de ces propositions sont même fortement contradictoires. Un exemple parmi des centaines, un atelier sur l’éducation au Sénégal où se sont opposées, d’une part, la vision des femmes en «lutte contre les abus sexuel faites aux filles» et, d’autre part, la perception de certains des participants qui retournent la question : la violence que les filles «mal vêtues» (lire pas assez) exercent sur les pauvres jeunes hommes aux hormones incontrôlables… Les mots n’ont pas le même sens pour tous….

 

Un incubateur du changement social

Le FSM nous apparaît comme un espace de prise de parole et d’expression pluriel et interculturel qui ne remplace pas les autres stratégies de contestation (et ne devrait pas en avoir la prétention non plus) mais qui participe d’une dynamique commune de changement social. Depuis 10 ans, les FSM, avec leur slogan «un autre monde est possible !», sont porteurs d’espoir. L’esprit et l’objectif des forums sociaux est de favoriser une réappropriation du politique. Comme le souligne Chico Whitaker, fondateur des forums sociaux mondiaux, l’esprit du FSM est de renverser la structure pyramidale des sociétés où chacun doit se conformer à des directives imposées, pour lui substituer une organisation en réseaux où chacun peut contribuer selon ses habilités, savoirs et énergies au projet collectif.

 

Les FSM et les révolutions tunisienne et égyptienne partagent une même conception du monde qui inspire le changement, fondé sur la réappropriation du politique par les populations qui choisissent désormais de prendre leur destin collectif en main, en prônant la libre expression des idées, et la participation.

 

Il est possible, dans cette perspective, de considérer que l’esprit du FSM anime en partie les manifestants au Caire et à Tunis, et qu’il en motivera d’autres ailleurs, ne serait-ce qu’en matraquant son slogan, très simple, mais porteur d’espoir : d’autres mondes sont possibles !

(texte co-écrit avec Raphaël Canet, professeur, Cégep du Vieux-Montréal)

10/03/2010

Pluralisme et souverainisme: démêler l'impératif moral du projet politique

Le débat en cours (surtout parmi les lecteurs du Devoir, il faut bien le dire....) à propos du Manifeste pour un Québec pluraliste (que j’ai signé), gagnerait à démêler, je crois, deux niveaux de réflexion qui ont tendance à être confondus.
Le premier niveau de réflexion concerne le postulat moral sous-tendu par le Manifeste : dans le Québec (et le monde) de 2010, nous avons le devoir moral de réfléchir le vivre-ensemble à partir de la reconnaissance des différences.
Il s’agit d’une position pluraliste minimale qui considère que l’avenir de nos sociétés passe par cette acceptation fondamentale de nos différences (individuelles et collectives). Il s’agit d’une base de réflexion qui vient remettre en question, de manière radicale, la pensée occidentale telle que développée au fil de la création des États nations. Pour certains signataires, le pluralisme, comme position morale, va sans doute plus loin : il ne s’agit pas seulement de « reconnaître » les différences, mais de les « valoriser ». Ceci dit, cette gradation différentielle ne me semble pas constituer le cœur du débat.
Cette position minimale est liée à la croyance profonde que les sociétés post-modernes (occidentales et non-occidentales) ne peuvent plus faire l’économie d’une réflexion historique et globale des conditions qui ont prévalu et qui prévalent aujourd’hui à leur existence. Par exemple, comment le Québec est-il devenu le Québec ? Par des luttes d’émancipation, certes, mais aussi par l’imposition brutale d’une domination occidentale sur des peuples autochtones qui n’en demandaient pas tant. Ce n’est qu’un exemple.  Nous n’avons pas, bien sûr, le monopole de cette histoire coloniale, mais la partager avec d’autres nations ne signifie pas que nous devons l’omettre. Autre exemple : comment le Québec, comme société capitaliste, parvient-il à se maintenir parmi les pays les plus riches de la planète ? Parce que nous participons à la reproduction d’un système économique mondiale profondément inégalitaire qui maintient, de manière structurelle, des sociétés (voir des continents) dans la misère. Nous ne pouvons plus penser nos rapports aux « autres » et à « l’Autre » en-dehors de ce cadre. Dernier exemple : nous reconnaissons très largement que notre développement collectif repose sur un besoin en « main-d’œuvre externe ». Pouvons-nous demander aux personnes dont nous avons collectivement besoin de laisser leurs différences à la frontière et de correspondre quasi-instantanément à un idéal de citoyenneté (non définit et non consensuelle) en transformation constante ? La moindre des choses n’est-elle pas, en premier lieu, de prendre acte, de ces différences et de réfléchir à ce qu’il est possible de faire avec, comme société.


Une fois que l’on accepte de réfléchir à partir de ce postulat, on quitte le terrain de la morale pour entrer sur le terrain du projet politique. C’est là que se situe le deuxième niveau de réflexion : quel projet politique voulons-nous mettre de l’avant pour penser le vivre-ensemble à partir de nos différences ? Et là, le débat, la discussion, la conversation peuvent réellement commencer. Et là aussi, nous pouvons nous permettre, comme collectivité d’être créatif.
Pourquoi, au Québec, ne serions-nous pas en mesure de penser la souveraineté, l’indépendance politique du Québec, comme projet de reconnaissance d’une communauté politique imaginée, à partir d’une position morale pluraliste ?
Le projet multiculturaliste à la Trudeau est un projet politique issu d’une position morale pluraliste, certes. Mais le pluralisme n’est pas réductible à la solution politique mise de l’avant par Trudeau. En-dehors du Canada, d’autres sociétés  sont en train de bricoler des solutions politiques (notamment en Amérique latine) qui tentent de définir un « mieux-vivre » ensemble sur la base de la reconnaissance des différences. Pourquoi ne serions pas en mesure de mener cette réflexion, ici, au Québec ? Pour cela, peut-être faudrait-il non plus seulement réfléchir à ce que nous sommes, mais plutôt à ce que nous aimerions être, tous ensemble.

Le Québec a, depuis les années 1960, entrepris de se réapproprier les termes des débats qui le concernent, que ce soit sur le plan économique, social ou politique. Il a donc une longue expérience de développement de politiques originales, de savoir-faire et d’expertise qui lui sont propres. Il a tous les outils en main pour être en mesure de tracer les contours d’une société moralement pluraliste ET autonome des projets politiques pan-canadien.

Il ne s’agit pas d’être naïf. Parce que nous sommes différents culturellement, mais aussi socialement (niveau de richesse, d’éducation, ect…), nous avons des intérêts divergents et conflictuels, parfois irréductibles. Reconnaissons-le comme point de départ de la discussion et travaillons à trouver des avenues permettant de gérer ces différences. C’est dans l’invention de ces avenues que nous pourrons être créatifs et souverains !